BENGT BERG
VÄRMLAND | SWEDEN
about
Bengt Berg lives in northern Värmland, in Sweden. In a landscape of forests, mountains and lakes, where you can sometimes make out the majestic silhouette of a moose and which for half the year is dominated by darkness and then, after a new awakening, the rest of the year is bathed in a light that obliterates the boundaries between day and night. For Bengt Berg, a poet, photographer, translator, politician, publisher and traveller, it is a corner of the world – In a Corner of the World is the title of one of his poems – but a corner of the world that reflects the entire universe in the same way that the water of a lake can be transformed into a reflection of the sky, clouds and the flight of birds. It is thus a corner from which to view the universal from the everyday. For Bengt Berg, observing nature, listening to its silence, is a way of breathing the pure air of poetry anew. This game of transparency and reflections reaches his inner world in the joyful and subtle company of humour.
Bengt Berg has published some forty books, many in collaboration with visual artists. He has looked at Joaquín Martínez’s images with the same attention as he studies the surface of the lake near his home, or the paths of smoke and the fluttering of a butterfly, in order to select the images that brought something to life in his mind or, by chance, gave shape to his own feelings and impressions.
JAG HÖR LUFTEN/OIGO EL AIRE is a book that does not open, it lights up. Joaquín and Bengt meet in the radiance of images and poems. It is also a book that goes out. Which is also darkness and which spreads right into the sleep from which we never wake up.
à propos
Bengt Berg vit dans le nord du Värmland, en Suède. Dans un paysage de forêts, de montagnes et de lacs, où l’on distingue parfois la silhouette majestueuse d’un élan et qui, pendant la moitié de l’année, est dominé par l’obscurité et, après un nouveau réveil, le reste de l’année est baigné d’une lumière qui efface les frontières entre le jour et la nuit. Pour Bengt Berg, poète, photographe, traducteur, homme politique, éditeur et voyageur, c’est un coin du monde – In a Corner of the World est le titre d’un de ses poèmes – mais un coin du monde qui reflète l’univers entier de la même manière que l’eau d’un lac peut se transformer en un reflet du ciel, des nuages et du vol des oiseaux. C’est donc un coin d’où l’on peut voir l’universel à partir du quotidien. Pour Bengt Berg, observer la nature, écouter son silence, c’est respirer à nouveau l’air pur de la poésie. Ce jeu de transparence et de reflets rejoint son monde intérieur en compagnie joyeuse et subtile de l’humour.
Bengt Berg a publié une quarantaine de livres, dont beaucoup en collaboration avec des artistes visuels. Bengt Berg a regardé les images de Joaquín Martínez avec la même attention qu’il étudie la surface du lac près de chez lui, ou les chemins de la fumée et le battement d’un papillon, afin de sélectionner les images qui ont fait naître quelque chose dans son esprit ou qui, par hasard, ont donné forme à ses propres sentiments et impressions.
JAG HÖRLUFTEN/OIGO EL AIRE est un livre qui ne s’ouvre pas, il s’illumine. Joaquín et Bengt se rencontrent dans l’éclat des images et des poèmes. C’est aussi un livre qui s’éteint. Qui est aussi l’obscurité et qui s’étend jusqu’au sommeil dont nous ne nous réveillons jamais.
I den främmande staden med det obegripliga språket
vandrar du längs de obekanta gatorna;
inte ens flodens vatten
som rinner in under brons stenvalv
vet du namnet på
Och du står där åter
alldeles ensam i din egen skugga
som sakta sipprar ut över asfalten
som en avlägsen melodi
ur ett ostämt instrument
Men så plötsligt
får en liten fågel syn på dig,
möter din blick
med sina pepparkornsfärgade ögon
innan den försvinner
in i skymningen
Dans la ville étrangère au langage incompréhensible
tu marches par des rues inconnues;
tu ne connais même pas le nom de la rivière
dont l’eau coule sous la voûte en pierres
du pont.
Tu es là,
tout seul, dans ton ombre
qui chemine lentement sur l’asphalte
comme une mélodie venue de loin
d’un instrument désaccordé.
Mais tout à coup
un petit oiseau te découvre,
rencontre ton regard
de ses yeux couleur poivre,
avant de disparaître dans la pénombre.
Bakom oss höstens rostiga glädje
Och den där gamla gistna ekan
Som dras upp ur älven år efter år,
Ett hundskall genom förmiddagen
– soundcheck inför älgjakten
där, framför bortom skogen
väntar det som kallas framtid
dit är du på väg, med två röda bär
i handen, ett för dig själv
och ett för världen
mot makten står du rustad
med ljungens ljusa envishet,
du vet att det räcker inte långt,
inte ens väderstrecken räcker till
men armarna når runt en dröm
där tiden inte rusar och där alla barn
kan all världens språk: varje tunga
leker den frihet som inte finns
den som inte lyssnar till det obegripliga
kommer aldrig att förstå nånting
vi är inte bara det vi är
– vi blir det vi ser
två röda bär, där står du
på världens tröskel, du går på luften
och vinden blåser i ditt hår,
du går på luften och vinden
blåser i ditt hår
Behind autumn’s rusty pleasure
and the leaky old rowboat
that is hauled out of the river year after year,
a dog barking through the morning
— sound check before the elk hunt
there ahead, beyond the forest,
awaits that which is called future
you are on your way there, with two red berries
in your hand, one for yourself
and one for the world
you stand equipped against power
with shining stubborness of the heather,
you know that this won’t be sufficient
not even the four cardinal points are enough
but your arms reach a dream
where time is not rushing and where
all children can speak all the world’s languages:
every tongue enjoys a freedom, which does not exist
you who don’t listen to the incomprehensible
will never understand anything
we are not only what we are
— we become what we see
two red berries; there you stand
on the treshold of the world, you
walk on air and wind is blowing in your hair
Par-delà le plaisir rouillé de l’automne
et la vieille barque qui fuit
que l’on retire de la rivière chaque année,
un chien aboie toute la matinée
— contrôle du son avant la chasse au wapiti
là-bas, au-delà de la forêt,
attend ce qu’on appelle le futur
Tu es en route, avec deux baies rouges
dans la main, une pour toi
et une pour le monde
Tu te tiens, équipé contre le pouvoir
avec l’entêtement brillant de la bruyère,
tu sais que ce ne sera pas suffisant
même les quatre points cardinaux ne suffisent pas
mais tes bras atteignent un rêve
où le temps ne presse pas et où
tous les enfants peuvent parler toutes les langues du monde :
chaque langue jouit d’une liberté qui n’existe pas
toi qui ne prêtes pas l’oreille à l’incompréhensible
tu ne comprendras jamais rien
nous ne sommes pas seulement ce que nous sommes
— nous devenons ce que nous voyons
Deux baies rouges ; tu te tiens là
sur le seuil du monde, tu
marches dans les airs et le vent souffle dans tes cheveux
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