A.Túri Zsuzsa
Genève | Budapest
ABOUT
I was born in Budapest. I have lived in Geneva for a long time. I have been writing since childhood. My profession is a French teacher. My poems and prose have been published in many literary journals, online and printed, I am a permanent author in some of them.
My poems can be read in Agria, Háromszék, Ezredvég (End of Millennium), Magyar múzsa (The Hungarian Muse), in the literary magazine Kaláka, on the site Magyarul Bábelben (In Hungarian at Babel), in the newspaper Előretolt Helyőrség (The Advanced Garrison), at Holdkatlan (Moon Crater), in the volume of the professional translation of Illiés Fehér of Voïvodine, Vírusölő (Virus Killer), etc. I translate works by contemporary poets into French, as well as my own poems, most of which are available on the online literary site Magyarul Babelben (In Hungarian at Babel).
I also work as a proofreader for AB ART and the literary journal A HETEDIK (The Seventh). In 2017 I was awarded the Art’húr prize, and in 2018 I won the literary competition named after Lajos Áprily. I received the first prize for poetry in the 2022 competition from the Writers Associaiton of the Csongrád County, by by the Hungarian Society for Literary History and from the Literay workshop GYÖRGY FALUDY (ALFÖLD Artistic Association – publisher Raszter).
à propos
Je suis née à Budapest. Je vis à Genève depuis longtemps. J’écris depuis l’enfance. Ma profession d’origine est professeur de français. Mes poèmes et ma prose ont été publiés dans de nombreux journaux littéraires, en ligne et imprimés, je suis auteure permanente dans certains d’entre eux.
Mes poèmes peuvent être lus dans Agria, Háromszék, Ezredvég (Fin de millénaire), Magyar múzsa (La Muse hongroise), dans le magazine littéraire Kaláka, sur le site Magyarul Bábelben (En hongrois à Babel), dans le journal Előretolt Helyőrség (La garnison avancée), à Holdkatlan (Cratère de Lune), dans le volume de la traduction professionnelle d’Illiés Fehér de Voïvodine, Vírusölő (Tueur de virus), etc. Je traduis en français les œuvres de poètes contemporains ainsi que mes propres poèmes, dont la plupart sont disponibles sur le site littéraire en ligne Magyarul Babelben (en hongrois à Babel).
Je travaille également comme correctrice aux éditions AB ART, et au journal littéraire A HETEDIK (Le septième). En 2017, j’ai reçu le prix Art’húr, en 2018 j’ai remporté le concours littéraire nommé d’après Lajos Áprily. J’ai reçu le 1er prix dans la catégorie lyrique au concours 2022 de l’Association des écrivains du comté de Csongrád de la Société hongroise d’histoire littéraire et de l’Atelier littéraire GYÖRGY FALUDY (Association Artistique ALFÖLD – maison d’édition Raszter).
Publications
Poèmes
- Symphonie inachevée, maison d’édition Underground, 2015. ISBN 9789631246650 (le volume contient principalement des poèmes de mon adolescence et de ma jeunesse).
- Miroir de sorcière, K.u.K., 2016. ISBN 9786155361395
- Danse de la fée du feu, K.u.K., 2017. ISBN 9786155361661 Ferenc Baranyi et Zita Nagy ont écrit à propos de ce livre.
- D’une voix d’oiseau, K.u.K., 2021. ISBN 9786156188199 dans sa recommandation, Ferenc Baranyi m’a appelée « ma voix féminine ».
- Cueillir une étoile depuis le sommet du pin, maison d’édition AB ART, 2022. ISBN 9786156033505
- EXIT, maison d’édition AB ART, ISBN 9786156687012
Roman
- Vent du désert, K.u.K., 2019. Budapest, ISBN 9786155361913
L’ADIEU DE GALILÉE
I.
Je suis aveugle depuis un moment.
L’air est épais.
Je m’étouffe.
Mais il y a quelque chose de pur,
de véritable qui brille ou brûle
en moi toujours,
dans mon âme,
et je pleure
doucement car Pise
est trop loin.
Je ne pouvais pas voler,
je fis descendre le ciel
depuis une échelle de pensée.
Je tirai les planètes en bas,
aussi bas que
si j’avais voulu,
j’aurais pu
mettre les anneaux de Saturne
à mes doigts.
Une vague rumeur de la rue
entre par la fenêtre,
la vie continue.
Je ne suis qu’un grain de poussière.
Insignifiant.
Je ne pouvais pas voler,
mais mon âme s’envola,
plus haut que les oiseaux.
Ils ne voulaient pas me croire,
malgré les jumelles.
Il ne restera peut-être plus rien
après moi.
« L’ imbécile avec son pendule »
combien de fois l’entendis-je derrière moi.
C’était presque amusant.
J’entrai dans un monde secret
plein de mystères,
de reflets :
je suis prisonnier de cette réalité
d’où il n’est plus possible
de sortir.
Le ciel est infini.
Les amas d’étoiles
se multiplient dans l’espace.
Tout se répète : planètes, lunes, soleils.
Mais pourquoi les pensées brillent-elles
ainsi si je ne suis qu’un éclair
sans vergogne
là où se trouve quelque chose
de défini qui se brise?
II.
J’ai grandi dans la musique.
Je ne supporte que le son clair,
pur que je porte
dans ma chair
depuis mon baptême
sous les colonnes aux feuilles d’acanthe
du Baptistère Saint-Jean de Pise
Je voulais la vérité.
Mes yeux insomniaques et enflammés
ne peuvent plus voir qu’à l’intérieur.
Mais je vois le Seigneur en marchant
vers les ténèbres apaisantes
de la fin.
Il me guide.
Existe-t-il un autre monde ?
Aussi complexe et fécond?
Ils auraient pu me brûler,
comme ils avaient brûlé Bruno.
Cela aurait été peut-être mieux.
Ô, cieux,
mais le pape a peur de moi.
Je ne périrai pas au bûcher.
Je suis seulement enfermé ici.
Au début ils me croyaient…
Je leur apportai le ciel.
Qu’est-ce que j’ai en retour ?
La voix s’épuise, le mot bégaye,
les promesses se fanent.
Mais je vois le Seigneur. La fièvre s’en va.
Je ne suis plus au cœur de la tempête
ou dans les labyrinthes effrayants.
C’est – sans doute – la dernière partie
de l’initiation :
l’apaisement et ses larmes silencieuses.
III.
Puis il n’y a que la mort…
Il n’y a pas d’orage.
Les battements de mon cœur
sont les sons des tambours
dans la danse sacrée
de l’univers
et mes vieux os grincent péniblement
le rythme.
Il y a aussi des cloches.
J’entends encore les cloches.
Presque personne ne vient. Qu’ils aient peur!
J’écoute les bruits filtrés de l’extérieur.
Je ne suis pas seul :
Simplicius
Est assis ici sur le bord du lit
quand les couteaux de la douleur me poignardent.
Corps misérable !
Je leur apportai la Lune,
sa danse éternelle, ses cratères.
Je leur montrai le cul tacheté du soleil,
mais je peux à peine m’asseoir aujourd’hui.
Je crois en Dieu depuis toujours.
Quoi qu’ils disent.
(Marina et les enfants pensent que
mes buts sont les intentions du Diable.)
Je dois brûler les ponts.
Il n’y a presque plus rien qui
me reste.
Ce n’est pas grave s’il n’y a pas d’au-delà.
Sur la pente,
toutes les balles d’acier
arrivent en bas finalement.
Tous les hommes sont condamnés.
Je ne voulais pas faire un nouveau monde,
je voulais juste
comprendre celui qui nous entoure.
Sur mon dos
Je leur amenai la Terre,
ma colonne vertébrale s’en brisa.
Je cherchais ma vérité
sur des routes
jusqu’aujourd’hui
inconnues…
…et pourtant elle bouge.
I.
Egy ideje vak vagyok.
Sűrű a lég.
Fulladok. De bennem még
valami ragyog, tisztán ég,
s halkan sírok, mert
messze van Pisa.
Nem tudtam repülni,
így gondolat-lépcsőről nyújtózva
lehoztam nekik az égboltot,
a bolygókat nekik, oly közel, hogy akár
ujjamra húzhattam volna
a Szaturnusz gyűrűit,
ha akarom.
Kintről az utcazaj
töri meg a csendet, megy tovább minden,
jelentéktelen porszem vagyok.
Nem tudtam repülni,
de a lelkem szárnyalt,
magasabbra, mint a madarak.
Nem hittek nekem.
Hiába a távcső, így
utánam tán semmi sem marad.
“Ingalengető bolond”
-hányszor hallottam,
s még mulattam is titokban
rajtuk.
Beléptem egy titkos világba,
én árva, olyan világba, ahonnét
kilépni nem lehet.
Végtelennek látom az eget.
Benne ismétlődik,
megsokszorozódik minden.
De minek szikráznak a gondolatok,
ha csak szégyentelen villám vagyok,
oda csapva, ahol valami
meghatározott szétszakad?
II.
Zenében nőttem.
Egyedül a tiszta hangot
viselem el, mindenből
a tisztát, keresztelőm óta
a Battistero akantuszos
oszlopai alatt. Az igazat.
Most is még, én, a vak.
Kialvatlan, gyulladt szemeim
már csak befelé látnak.
De látom Őt, ahogyan ballagok
a nemlét enyhítő sötétje felé.
Vezet. Van-e túlvilág?
Elégethettek volna. Mint Brunot.
Jobb lett volna, lehet…
De tudom, tart tőlem a pápa,
ezért nem lett
büntetésem máglya,
csak be vagyok zárva
ide.
Eleinte hitt nekem…
Lehoztam nekik az égboltot,
s mit kaptam cserébe?
Elfúl a hang, a szó dadog,
elsorvadnak az ígéretek.
De látom Őt. A láz elmúlt.
Többé nem kísértenek ijesztő
labirintusok. Nincs már vihar bennem,
úgy gondolom, ez a beavatás
utolsó szakasza:
A nyugalom, lassan folyó könnycseppekkel.
Aztán már csak a halál…
Nincs vihar.
Szívem dobbanásai
dobok az áldozati táncban,
vén csontjaim nyikorogják
utánuk a ritmust. S a harangok…
Hallom még a harangokat.
Alig jön valaki. Hadd féljenek.
Kintről beszűrődnek a hangok,
de nem vagyok egyedül:
Simplicius
itt ül az ágy szélén,
mikor a fájdalom lándzsái szúrnak.
Nyomorult test!
A Holdat hoztam nekik,
örök táncát, krátereit.
Megmutattam a Nap foltos fenekét,
ma már felülni is alig tudok.
Istenben mindig hittem.
Bármit mondtak.
(Marina, meg a gyerekek is mondták,
céljaim az Ördög céljai.)
Felégettem a hidakat.
Mi maradt?
Nem baj, ha mégsincs túlvilág.
A lejtőn egyszer minden
acélgolyó leér.
Mindenki rab.
Nem új világot akartam, csak
ezt, itt, megérteni.
Hátamon
hoztam elébük a Földet,
gerincem beleroppant,
eleddig
ismeretlen utakon
kerestem igazam.
De akkor is mozog.
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