José Muchnik
ARGENTINA | France
about
Poet and anthropologist, born on November 2nd, 1945 in a hardware store of Boedo, a district of Buenos Aires-Argentina, the city where his parents, Russian immigrants in these lands, had put down roots. His childhood took place among barrels of plaster and drums of fuel, among migrants waves of diverse latitudes which looked for a place of peace to live. Thirty years later, with the arrival of the military dictatorship, he emigrated in his turn. He lives in France since 1976, got a doctorate in anthropology in the École des hautes études en sciences sociales of Paris. He specialized in the study of local food cultures, going through diverse country of Africa and Latin America. He published numerous books of poetry, novels, anthropological works. Founding member of the Franco-Argentinean group “Traversées poétiques”, of the Collectif effraction, and of the “Crue Poétique” (International movement of artists and poets for a world without walls or barbarism). Organizer of numerous poetic manifestations in Paris and musical poetic shows associating tango and poetry.
à propos
Poète et anthropologue, né le 2 novembre 1945 dans une quincaillerie de Boedo, un quartier de Buenos Aires, Argentine, la ville où ses parents, immigrants russes sur ces terres, avaient pris racine. Son enfance s’est déroulée au milieu de tonneaux de plâtre et de tambours de combustible, au milieu de vagues de migrants de diverses latitudes qui cherchaient un lieu de paix pour vivre. Trente ans plus tard, avec l’arrivée de la dictature militaire, il émigre à son tour. Il vit en France depuis 1976, a obtenu un doctorat en anthropologie à l’École des hautes études en sciences sociales de Paris. Il s’est spécialisé dans l’étude des cultures alimentaires locales, en parcourant divers pays d’Afrique et d’Amérique latine. Il a publié de nombreux livres de poésie, romans, ouvrages anthropologiques. Membre fondateur du groupe franco-argentin « Traversées poétiques », du Collectif effraction, et du mouvement « Crue Poétique » (mouvement international d’artistes et de poètes pour un monde sans murs ni barbarie). Organisateur de nombreuses manifestations poétiques à Paris et de spectacles poétiques musicaux associant tango et poésie.
- Sefikill (Serial FInancial KIllers), words for the new millennium, 2014, poems and stories, Spanish, ed. CICCUS, Buenos Aires.
- Little Joseph of the hardware store, 2015, stories, Spanish, ed. CICCUS, Buenos Aires.
- Poetic critique of mathematical reason, 2015, poems, bilingual Spanish-French, Ed. L’Harmattan France.
- Geriatrikón, 2017, novel, Spanish, ed. CICCUS, Buenos Aires.
- Torns: exiles, duels, walls, 2018, poems and stories, Spanish, ed. CICCUS, Buenos Aires.
- Chant pour Paris, 2019, French, ed. Unicité, France
- Di-amants, 2020, ed. CICCUS, Spanish, Buenos Aires.
- Quarantine poems, 2020 ed. CICCUS, , Spanish, Buenos Aires.
- Tears, poems, 2020, Ed. Unité, French,France.
- Tamukiz, poems, in collaboration with Philippe Tancelin, 2021, Ed. L’Harmattan, French, France.
- Failure, epic story, 2023, Spanish, Ed CICCUS Buenos Aires
QUESTIONS AT SUNSET
My God!
Why do they run?
why do they jostle each other?
why do they kill each other?
To go first?
which way will they go?
which door?
which tunnel?
what illusion?
My God!
Why do they press
their fingers to their foreheads?
Why do they rip
the air with their eyes?
Why do they disembowel each other
with truths?
Why do they grind themselves
with progress?
Brothers!
Where are you off to?
…
Can’t you see
beyond your noses?
Do you know the skies
behind this fog?
Or the taste of blood
in the moss of the stones?
Brothers
You have already invented
the latest model
you’ve already explored
the rings of Saturn
and the secret of heredity
in tiny chromosomes
So
….
why keep running?
why keep pushing?
why continue killing?
I know that our species
has never known peace
and I know I don’t have
much to offer you
…
except the edge of this rock
to summon calm
…
to follow the sun
in its eternal farewell
…
to gather the light
that remains between the waves
…
drink in the sky
the last cups of the day
…
breathe the promises
the sweetest promises of the night
Brothers
I know
I don’t have much to offer you
but perhaps
the sunset
…
the edge of this rock
…
and this dry leaf
…
will help us understand
…
that there’s no need to run
there’s nothing to rush into
there’s no reason to kill each other
This dry leaf
…
that falls
lives
casts off its moorings
and surrenders to the waves
…
not knowing if it will arrive
…
until dawn
…
turns to violet
…
or to turquoise
…
before sinking
into the memory of the sea.
Antes y después
del fin de siglo
Estarán los que comprenden la realidad
…..
semáforos
agujas
ascensores
beneficios entre dos entrevistas
Y los que andan sueltos en la ciudad
entre edificios mantenidos
con alambres atados en las nubes
Antes y después
Estarán los que comprenden la realidad
…..
anteojos
noticias
bananas
candados para guardar la sopa
Y los que escuchan árboles
predicando el mensaje
a pesar de las baldosas
Pero…
…..
hay que vivir en la realidad
Tener dinero para navegar
entre las márgenes del engaño
tener clavos para curar
las sillas más enfermas
tener relojes para medir
la distancia entre dos paraguas
Hay que vivir en la realidad
Pues los que ven
en la ventana del papel moneda
una vida exprimida
Los que escuchan
sillas conversando
para compartir sus desgracias
Los que saben
que relojes son paraguas
para protegernos de otras intemperies
Los que sienten
en perros vagabundos
un presagio a cielo abierto
Los que inventan
escobas despeinadas
para desplegar analogías
Los que no ven la realidad
como se debe
Con sus triángulos acutángulos
y sus áreas limitadas
Sus pronombres posesivos
y sus reglas de tránsito
Los que no ven la realidad
como se debe
como se paga
como se vende
…..
pueden ser severamente condenados
a perder el equilibrio para siempre
…..
y despertarse en un sueño diferente.
AVANT ET APRÈS
Avant et après
la fin du siècle
Il y aura ceux qui comprennent la réalité
…..
Feux rouges
aiguilles
ascenseurs
bénéfices entre deux entretiens
Et ceux qui flottent dans la ville
entre des immeubles suspendus
à des fils de fer accrochés aux nuages
Avant et après
Il y aura ceux qui comprennent la réalité
….
lunettes
nouvelles
bananes
cadenas pour garder la soupe
Et ceux qui écoutent les arbres
prêchant le message
malgré les pavés
Mais
…
il faut vivre dans la réalité
Avoir de l’argent pour naviguer
entre les marges du leurre
avoir des clous pour soigner
les chaises les plus malades
avoir des montres pour mesurer
la distance entre deux parapluies
Il faut vivre dans la réalité
Car ceux qui voient
à la fenêtre des billets
une vie exprimée
Ceux qui écoutent
des chaises bavarder
pour partager leurs malheurs
Ceux qui savent
que les montres sont des parapluies
pour nous protéger d’autres intempéries
Ceux qui sentent
chez les chiens vagabonds
un présage à ciel ouvert
Ceux qui inventent
des ballets décoiffés
pour ouvrir des analogies
ceux qui ne voient pas la réalité
comme il se doit
Avec ses triangles acutangles
et ses surfaces limitées
Ses pronoms possessifs
et ses règles de circulation
Ceux qui ne voient pas la réalité
comme on doit
comme on paie
comme on vend
…..
peuvent être sévèrement condamnés
à perdre l’équilibre pour toujours
….
et s’éveiller dans un rêve différent.
Looking for more information about other POP members or poets by country? Use the search button. Vous cherchez plus d’informations sur les autres membres du POP ou les poètes par pays? Utilisez le bouton de recherche.